top of page
60297859_615496982251736_865865085610046
paternité

Selon une étude de la DREES (2019) 63 % des 18-24 ans et 60% des 25-34 ans souhaitent un allongement du congé paternité, alors que 57% des Français jugent sa durée satisfaisante. On observe alors des dissensions sur ce que serait la durée idéale du congé paternité. 22 jours, 3 semaines, 4 semaines, 2 mois, 4 mois, les propositions des acteurs mobilisés sont plurielles et émanent de différents arbitrages qui prennent en compte de nombreuses questions :

  • Est-ce nécessaire de réformer la durée du congé paternité ?

  • Quelle serait la durée idéale du congé paternité pour qu’il y ait un impact durable sur la répartition des tâches domestiques et sur l’égalité professionnelle ?

  • Quelle serait la durée idéale pour que le père crée un lien avec son enfant ?

  • Quelle durée permettrait de soutenir la performance d’une entreprise ?
     

Les enjeux sont nombreux et se manifestent sous divers aspects. Chaque solution embarque avec elle une conception différente de la paternité.

​

La durée du congé paternité ne fait pas non plus l’unanimité concernant le rôle des pères. Quelles conceptions de la paternité sont mises en évidence par les différentes propositions ?

​

Des congés tardifs en raison de rôles parentaux différenciés ?

​

Le moment de la prise du congé est débattu. Pour certains, les deux géniteurs ont des rôles tellement différenciés dans l’éducation des enfants qu’il est évident que le père doit prendre le congé plus tard.

 

Par exemple, Eric Zemmour, chef de file du masculinisme et d’une vision traditionaliste de la société, considère que le congé paternité est une absurdité car les pères, en tant que figure d’autorité, n’ont aucune responsabilité dans l’éducation avant l’adolescence. La même idée est développée par Valérie Pécresse, présidente du Conseil Régional d’Ile de France, en ce qui concerne le congé parental : ce congé devrait être pris durant l’adolescence et non à la naissance car les pères doivent s’impliquer dans des problèmes plus complexes (qu’elle oppose aux changements des couches par exemple). Cela dégagerait, par ailleurs, une meilleure image d’eux auprès de leur employeur.  

Pour d’autres acteurs, comme le père militant Patrice Bonfy ou le psychologue Jean Le Camus, le père doit être présent à la naissance de l'enfant, afin de pouvoir prendre part à l'éducation.

​

Un congé allongé pour une plus grande implication des pères ?

​

Selon les sociologues Petts & Knoester, un congé paternité long permettrait un engagement plus important dans la famille. Cela donnerait au père une plus grande confiance en ses  compétences parentales et favoriserait le développement de son identité de père. Cette étude fait écho à la position de Christine Castelain Meunier, sociologue au CNRS, lorsqu’elle déclare : “C’est l’enfant qui fait le père. Plus le père est au côté de l’enfant, plus le père devient père”. Selon le Collectif ParentEgalité, les pères doivent s’arrêter aussi longtemps que les mères, car ce serait la seule manière de modifier “la structure et la mécanique du système qui bloquent en enfermant les hommes”.

​

Un congé fractionnable, pour un père pourvoyeur ?

​

Selon Antoine de Gabrielli, le congé paternité devrait être “à la carte” car le père a un rôle de pourvoyeur qu’il ne faut pas négliger, où les pères auraient le choix entre un mois à temps plein, deux mois à mi-temps ou quatre moins à quart temps. Patricia Blancard, secrétaire nationale de la CFDT Cadres, conteste cette proposition dans la mesure où l’implication des pères dans la famille ne devrait pas être subordonnée aux impératifs professionnels.

​

Pour en savoir plus sur les acteurs mentionnés : 

bottom of page