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Mercedes Erra

Biographie

Femme d'affaires française, présidente exécutive d’Havas Worldwide et fondatrice de BETC. Elle a contribué à d’importants tournants stratégiques pour les marques dont elle s’est occupée (la santé pour Danone, la jeunesse pour Evian…). Arrivée en France à l'âge de 6 ans, et ne parlant pas un mot de Français, elle a réussi à développer sa carrière professionnelle tout en construisant sa famille (elle est mère de 5 enfants). Elle demande un congé paternité non-obligatoire de 4 mois à prendre à la suite du congé maternité.

Acteurs associés

“lI faut une loi qui donne un vrai congé de paternalité aux papas”

“La vraie modification, c’est un vrai congé, long”

“Je trouve ça ridicule d’avoir une obligation.”

Analyse du discours

Mercedes Erra est fortement impliquée pour les droits des femmes. Elle est notamment engagée dans le Women's Forum for the Economy and Society, dont elle est l’un des membres fondateurs, dans l’UNICEF et pour la Fondation Elle. Elle est également membre permanent de la Commission sur l’image des femmes dans les médias pour Human Rights Watch. Elle est membre du conseil d’administration de l’association Force femmes (qui agit pour l'entrepreneuriat et l'emploi des femmes de plus de 45 ans.)

 

Son discours est triple : féministe, femme d’affaire et maman, elle mêle dans sa réflexion une connaissance approfondie du fonctionnement des entreprises et son expérience personnelle en tant que femme et mère.

Piliers de l'argumentation

Encourager l'égalité

Pour Mercedes Erra, le congé paternité c’est avant tout un combat de femmes pour les femmes : le phénomène des nouveaux pères, bien qu’intéressant, est selon elle extrêmement minoritaire. Ce sont les femmes qui se mobilisent, et ce sont elles qui bénéficieront d’une plus grande égalité. Aujourd’hui, selon Erra, le congé parental éloigne les femmes du travail et le congé paternité est trop court pour améliorer l’égalité femmes-hommes. Elle affirme que les femmes sont sur-stressées par rapport aux hommes car elles ont une charge mentale excessive : “elles doivent tout faire”. Un congé paternité allongé permettrait d’y remédier, au moins en partie.

Valoriser la paternité

Selon la présidente de BETC, les pères ne se battent pas pour le congé paternité, et le mouvement des “nouveaux pères” est extrêmement faible. Elle déplore qu’ils ne soient pas engagés pour la cause des femmes et pour l’égalité.

C’est pourquoi, selon elle, il est nécessaire que le congé paternité soit pris après le congé maternité, afin que ce ne soit pas la mère qui reste à charge de toutes les tâches domestiques et parentales à la maison. A son avis, onze jours de congé reste trop court afin que le père crée des liens avec l’enfant.

Le congé parental est une avancée dans ce sens mais étant pris presque exclusivement par les mères, il constitue plutôt un désavantage pour la cause : Mercedes Erra demande un congé paternité allongé afin de créer un instinct paternel et de changer les mentalités.

Définir les architectes du congé

Selon Mercedes Erra, les entreprises peuvent s’engager pour le congé paternité, notamment au niveau de la rémunération (BETC rémunère ses employés jusqu’à trois fois le niveau de la Sécurité Sociale), mais l’allongement est difficile à mettre en place en tant qu’entreprise (“C’est difficile de le faire en dehors de la loi”) C’est pourquoi elle demande un engagement de l’Etat, une loi pour un allongement du congé.

Elle se positionne cependant contre l’obligation du congé paternité, dans la mesure où selon elle, l’entreprise, l’Etat ou la société en général n’ont pas à juger la prise du congé par les individus, que ce soit le congé paternité ou maternité. Si l’incitation est suffisante (au niveau de la rémunération, de l’absence de contrainte au retour et au niveau du statut), les pères n’auront selon elle aucune raison de ne pas prendre le congé.

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